Le nouveau bâtiment abritant un gymnase et un espace éducatif (ERS) doit simultanément exprimer le statut, l’identité de l’édifice et s’insérer de manière respectueuse dans cet urbanisme résidentiel.
La rue de Bellevue est très peu large, aussi nous avons fait le choix, relativement au voisinage :
- de reculer partiellement le gymnase pour réaliser, malgré l’étroitesse de la parcelle,
- une cour paysagée, une poche aérée réduisant l’impact du bâti sur la rue. Cette cour de récréation peut aussi, à cet emplacement, servir aux associations et autres usagers du gymnase.
- d’établir une porosité visuelle entre la rue et le collège par des baies vitrées sécurisées en rez-de-chaussée et des baies situées en rive de toit. Outre le confort qu’elles apportent, ces ouvertures permettent de réduire l’échelle imposante du complexe sportif en instaurant de multiples transparences.
- d’alléger le volume par la nature de son enveloppe et le traitement de sa toiture.
L’expression architecturale de cette démarche, en complément des jeux de transparence décrits plus haut, se traduit par le choix d’une sur-façade
en bardage d’aluminium nervuré, fortement perforée, qui vient revêtir et protéger les panneaux isolants placés à l’extérieur.
Cette peau anodisée, d’un ton champagne/brun qui dialogue avec les percements du collège, donne une épaisseur et une profondeur à la façade. Elle produit des jeux d’ombres et de moirages jusqu’en toiture où elle se retourne pour faire office de garde corps. Seul son dessin varie pour faire vibrer le volume. L’écartement des nervures, plus ou moins important, permet de filtrer la lumière qui entre dans les salles. Le choix de cette enveloppe permet, malgré l’utilisation d’un matériau unique, de proposer à l’environnement immédiat un bâtiment dynamique à l’aspect changeant suivant les heures et les saisons.
La toiture évoquant un pliage est composée de trois pentes continues. Elle vient en continuité des façades dont le traitement, à la rencontre de la nappe de toiture, donne l’impression d’un soulèvement, d’un décollement. C’est là que s’opère, en partie haute, l’éclairage naturel des terrains de sport et de gymnastique. La lumière naturelle, principalement nord, est rendue vivante par les apports est-ouest et évite le recours à l’éclairage artificiel en journée.